mardi 13 mai 2014

Interview de Denis Leboucher, Directeur du DEFPA Basse-Normandie

Voici une interwiew de de Denis  Leboucher , Directeur du Service de l'Emploi et de la Formation Professionnelle et de l'Apprentissage de la région Basse normandie. 

Il s'exprime sur les questions de l'Europe, de la formation professionnelle, de la mobilité des personnes en formation et la pertinence d'un outil comme Ecuisine dans la dynamique de la reconnaissance des formations.

La DEFPA a désormais une mission élargie en matière de financement européen pouvez vous la résumer en quelques mots ?

Depuis le 1er janvier 2014, les Conseils régionaux en France assurent la gestion de la plus grande part des fonds européens structurels et d’investissement : 100% du FEDER et du FEADER, 35% du FSE et une délégation de gestion pour le FEAMP. En Basse-Normandie, cela représente 530 000 000 d’Euros pour les années 2014-2020. La Direction de l’emploi, de la formation professionnelle et de l’apprentissage va gérer 38 millions de FSE avec 4 priorités : l’obtention d’un diplôme pour les demandeurs d’emploi dont la qualification est insuffisante, l’orientation vers les métiers émergents, l’intégration du numérique, les compétences vertes.

La DEFPA s’intéresse au programme Erasmus plus, pour quelle raison ?

La Région a le souhait de mobiliser les programmes européens à une échelle beaucoup plus importante qu’elle ne l’a fait jusqu’à présent, et veut soutenir l’évolution des compétences des Normands dans la perspective d’une internationalisation croissante (CPRDFP 2011-2015 : développer les compétences linguistiques, 2013-2016 : projets d’exploitation des énergies marines dans la Manche sur les 2 rives, 2014 : 4 événements mondiaux majeurs en Normandie qui vont donner à la région une visibilité internationale qu’il importe de cultiver).

La DEFPA s’intéresse au programme Erasmus plus au nom de l’intégration des publics en difficulté d’insertion dans ce mouvement : que ce soit pour la mobilité ou l’innovation sociale et pédagogique, l’espace de la formation et de l’insertion en emploi se développe à l’échelle européenne. C’est un mouvement qui marche dans les 2 sens : une expérience à l’étranger développe l’employabilité, et en Normandie, de plus en plus d’emplois demandent des compétences linguistiques ou d’adaptation à la diversité culturelle. La Région a un rôle à jouer pour faire accéder à ces programmes des publics ou des structures de formation qui n’ont pas les ressources pour le faire seul.

Dans la formation, cela implique le développement des mobilités des apprentis et stagiaires de formation professionnelle, la volonté de promouvoir la reconnaissance européenne des qualifications, et la recherche d’innovation sociale par des partenariats d’envergure européenne.


La région a demandé un volant de bourses Erasmus plus pour des bénéficiaires qui sont dans le champ de compétence de la DEFPA ? quels secteurs sont visés ? pour quelle raison ?

Le projet déposé par la Région est envisagé comme une première étape, visant à compléter le panel de bourses accessibles pour l’instant aux seuls apprentis ou étudiants. Pour cette première étape, ont été ciblés d’une part les secteurs les plus sensibles à l’internationalisation de l’économie et de la circulation des personnes (hôtellerie-restauration, tourisme, commerce, logistique) et d’autre part les secteurs émergents en Normandie mais déjà développés ailleurs (industrie et bâtiment pour la production et l’exploitation des énergies marines renouvelables).

Si cette première phase réussit, l’objectif est d’élargir le champ pour toucher davantage de publics, en visant d’autres secteurs (aide aux personnes, métiers du cheval, fibre optique), voire des actions d’orientation professionnelle ou de compétences de base, avec des objectifs de développement personnel autant que professionnel.

Quel intérêt voyez vous dans les outils créés dans le cadre du Leonardo transfert d’innovation Ecuisine par un partenariat européen allemand, polonais , écossais et français piloté par le GIP FCIP de Basse Normandie?

La formation professionnelle est un secteur qui a besoin d’innover, et l’innovation sociale rejoint l’innovation technologique dans les investissements que souhaitent promouvoir les pouvoirs publics, et en particulier la Région. Le projet e-cuisine est au croisement de deux sources d’innovation majeures : l’utilisation du numérique pour revisiter les méthodes pédagogiques d’acquisition et de transmission des savoirs, et l’exemplarité de bonnes pratiques d’autres partenaires qui sont, grâce à l’Union européenne, transmises à d’autres partenaires qui s’approprient les résultats et les développent. Au-delà de la création des outils eCuisine, ce sont les conditions de leur intégration dans les pratiques de formation (utilisation par les formateurs, capacité des stagiaires à se servir des outils) et la possibilité de développer une offre de formation tendant à la reconnaissance européenne des qualifications, qui sont pour la Région les points clés de la contribution de ce projet à l’espace européen de la formation et de l’emploi.

Merci à M. Leboucher d'avoir bien voulu répondre à nos questions !

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